
Le marché immobilier américain renaît. Les maisons se vendent comme des petits pains chauds. Mais, c’est un marché radicalement différent qui émerge. On a dit et redit que la crise de 2007 n’a rien à voir avec celles qui précèdent. Qu’elle aurait des conséquences permanentes sur le tissu social américain. En voici un exemple de plus. Le paysage immobilier qui se dessine est composé d’investisseurs et de locataires. Bye bye les propriétaires.
Un article de Yahoo Finance nous présente le Californien Jeff Pintar qui a acheté 12 résidences en une seule journée. Il possède ou gère 1700 résidences qu’il loue entre 1000$ et 3800$/mois. Dans sa région, Orange County, toutes les maisons de moins de 400 000$ sont la cible des investisseurs.
Une bonne nouvelle, l’arrivée des investisseurs dans l’immobilier américain ?
Plusieurs voient cette invasion d’un bon œil. On estime que sans eux la reprise n’aurait pas lieu. Ils font bouger le marché et permettent aux familles américaines de trouver un toit, sans le risque associé au rôle de propriétaire.
De plus, ces investisseurs remettent en état des maisons laissées à l’abandon depuis plusieurs années. Du coup, le quartier tout entier y gagne. De même, on peut imaginer que les maisons « renipées » permettront une baisse de la criminalité. C’est la théorie du « carreau cassé » : lorsqu’un édifice est abimé, cela ouvre la porte au vandalisme à proximité.
Il n’y a pas que les « petits » entrepreneurs comme Jeff Pintar qui ont flairé la manne immobilière. Des grands investisseurs comme Blackstone plongent aussi. Blackstone a acheté 20 000 maisons depuis 2012. Ce groupe achète chaque jour une valeur de 100M$ en résidences, pour un investissement total de 3,5G$ .
L’envers de la médaille
Dans ce marché d’investisseurs, ceux qui ont encore les moyens de se procurer une maison se voient catapultés dans une surenchère de prix. Et, peu d’entre eux font le poids face aux investisseurs.
Les conséquences à moyen terme de la nouvelle donne immobilière
Les 3/5 des Américains qui ont perdu leur maison il y a cinq ans ne sont pas redevenus propriétaires. Ils sont locataires. Environ 12% des Américains louent une maison. En 2004, cette proportion s’élevait à 9%.
Il y a aussi tout ceux que l’on surnomme les « weeklies », ces ménages américains qui ont perdu leur maison et qui, faute de moyens, louent à la petite semaine des chambres d’hôtel bas-de-gamme.
La nouvelle donne immobilière américaine soulève trois questions
1-Les nouveaux investisseurs immobiliers sont-ils présents pour le long terme? Si non, qu’en sera-t-il lorsqu’ils quitteront le secteur après avoir fait grimper les prix à nouveau?
2-La hausse du nombre de locataires est-elle conjoncturelle ou structurelle? Si elle est structurelle, quelles seront les conséquences dans 25 ans de ces familles qui n’auront pas d’actif immobilier à la retraite? Je pense autant aux conséquences pour ces individus que pour la société.
3-L’entrée massive des investisseurs immobiliers aura-t-elle plus de conséquences positives ou négatives?
Source : http://www.lesaffaires.com/blogues/diane-berard/etats-unis-faut-il-s-inquieter-de-la-reprise-immobiliere/555667
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